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Post by Romuald on Apr 17, 2014 14:13:50 GMT 2
La continuité de la marque de tube Vitus est elle claire ? La réponse est assurément non et avant de trouver quelques sources nous en étions là : Jusqu'à ce que je trouve ce compte-rendu de la visite des Ateliers de la Rive faite à Unieux (Loire 42) par Daniel Rebour en 1972. Celui-ci a été invité par Antoine Dumas qui vient de reprendre ces fameux ateliers créés par Monsieur Durif pour exploiter la marque DURIFORT (et à qui on doit également le virage vers l'aluminium collé en 1979). Daniel Rebour mentionne la marque VITUS, associée avec "le Petit Tube de Précision" que je n'arrivais à associer. Puis la lumière vint : En consultant le Bulletin Officiel de la Chambre d'Industrie des Cycle de Saint Etienne (qui est en quelque sorte le prédécesseur de "La Revue d'Information en faveur de l'utilisation des deux roues ") : www.bm-st-etienne.fr/medias/medias.aspx?INSTANCE=exploitation&PORTAL_ID=portal_model_instance__industrie_du_cycle_2.xml&SYNCMENU=NOSPARTENAIRES&VIEW=HOMEJe ne suis pas seul à avoir fait des fouilles, je me suis aperçu que l'ami BH avait également creusé de ce côté : Je n'avais pas trouvé RUBIS, qui s'avère être encore une marque différente. Pour résumer, avant guerre marques différentes : - DURIFORT, Ateliers de la Rive à Unieux, Loire 42 - RUBIS, Société Métallurgique de Montbard-Aulnoye, devenue VALLOUREC www.vallourec.com/fr/groupe/histoire/- VITUS, Le Petit Tube de Précision à Maison-Alfort Val-de-Marne 94 Après guerre (la seconde) : DURIFORT et VITUS réunies par Antoine DUMAS vers 1972. On retrouve l’appellation "Rubis" pour les tiges de selle en acier produites par les Ateliers de la Rive.
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Post by Romuald on Apr 17, 2014 22:04:56 GMT 2
Octobre 1950
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Post by Romuald on Apr 23, 2014 13:54:20 GMT 2
La résolution du document n'était vraiment pas terrible, mais fonction du temps imparti. J'ai remis l'ouvrage sur le métier et on peut voir un peu mieux les détails (enfin je l'espère) : Daté de Novembre-Décembre 1936 www.besseges.fr/index.php?page=Presentation
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Post by alain2908 on May 14, 2014 10:35:36 GMT 2
le hasard fait que je m'interesse à ce sujet en même temps que vous. Voici donc une petite info retrouvée également dans la revue de la chambre syndicale (que j'ai publiée sur TTV) et en regroupant l'ensemble, je commence à y voir plus clair Et donc l'hypothèse la plus probable serait que la Société "le petit tube de précision" ai disparu pendant la période d'occupation. (à confirmer) Idem pour Montbart Aulnoy et les tubes rubis.
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Post by Romuald on May 14, 2014 13:07:55 GMT 2
Je ne pense pas que "le Petit Tube de Précision" ait disparu pendant l'occupation car Daniel Rebour mentionne l'utilisation de ces tubes à cette triste époque. Et pour cause, Reynolds avait quelques problèmes pour franchir le Channel et était très sollicité pour la fabrication des Supermarine Spitfire. www.classicrendezvous.com/British_isles/reynolds/Reynolds_history.htm
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Post by alain2908 on May 14, 2014 14:00:18 GMT 2
C'est vrai que Daniel Rebour évoque le fait qu'ils ont été utilisés pendant l'occupation et quelques années après.
Je n'ai pas cherché si des vélos 1945-1950 ont été montés avec ce type de tubes. ca serait interessant d'en trouver pour confirmer que l'entreprise existait encore.
Reste à comprendre pourquoi une entreprise ayant des produits supérieurs à la moyenne (cf articles de 1938) a pu couler rapidement après guerre.
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Post by alain2908 on May 14, 2014 14:03:18 GMT 2
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Post by Romuald on May 14, 2014 14:29:08 GMT 2
Se positionnant sur le haut de gamme, il est possible que cette production ait suivi le déclin de l'artisanat du cycle de luxe. L'après-guerre, après la reconstruction, est la période de la production de masse, bien que parallèlement aussi celle du déclin du cycle en tant que moyen de locomotion.
Et l'usine des années 20 était peut-être vieillotte, inapte à produire en masse, son emplacement sujet à la pression immobilière?
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Post by Romuald on May 14, 2014 17:08:27 GMT 2
Autre hypothèse, le manque de main d'oeuvre qualifiée. Les personnes travaillant le métal étaient employées par les usines d'armement en Allemagne (S.T.O.) durant les hostilités. René Herse et Jean Desbois usèrent tous deux de subterfuges pour y échapper : veloretrocourse.proboards.com/thread/452/lo-de-course-herse-1956A la libération, la fabrication des tubes pour bicyclettes n'était pas forcément prioritaire. Les tubes basiques étaient peut-être plus faciles à produire avec une main-d'oeuvre peu qualifiée?
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Post by willylee on May 14, 2014 23:55:24 GMT 2
A propos de l'évolution de l'industrie du cycle française (et stéphanoise en particulier) depuis l'après seconde guerre mondiale jusqu'au déclin des années 80, voici le résumé de l'historienne Michelle Zancarini qu'on peut lire in extenso sur ce site de l'INA où est présenté un reportage sur Manufrance tourné en 1978. "Malgré la reprise de 1945-1949, la crise est profonde entre 1950 et 1957 (diminution des heures travaillées et hausse du chômage) du fait de la concurrence du cyclomoteur, de l'effondrement du marché indochinois, de l'arrivée de produits tchèques moins chers, du recul de la demande avec le départ des jeunes hommes en Algérie. La reprise est lente jusqu'en 1968 et le bike boom dû au marché américain à partir de 1971 est de courte durée (jusqu'en 1973). L'industrie stéphanoise du cycle ne profite pas des deux chocs pétroliers (1973 et 1979) car la production est concurrencée par la production japonaise à moindre coût du fait de son organisation rationalisée. La part de la production stéphanoise dans la production française est de fait en baisse depuis la Seconde Guerre mondiale : 15 000 salariés et plusieurs centaines de producteurs en 1923, 3000 salariés dans 50 entreprises seulement en I973. Cependant certaines d'entre elles se maintiennent un temps en s'adaptant, avec la fabrication du vélo féminin et les tricycles pour enfants. Mais l'effondrement du système apparaîtra général en 1981. L'inadaptation à un marché mondialisé et à des règles du jeu qui ont changé et l'incapacité à remettre en cause une organisation traditionnelle fondée sur la concurrence entre les « maisons » expliquent l'effondrement de l'industrie stéphanoise du cycle."
En cas de crise, les petits trinquent : ainsi Robert Ducheron dut arrêter son activité d'artisan constructeur (vélo + cyclo) en 1956. Ainsi que l'indique le site qui lui est consacré, il devint alors salarié chez Vitus jusqu'en septembre 1970, date à laquelle l'usine fut rachetée et le personnel réduit. Par Vitus, il faut probablement lire les Ateliers de la Rive. Bon. Mais ça ne nous dit pas quand cessa l'activité du Petit Tube de Précision de Maisons-Alfort ...
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Post by Munny on May 15, 2014 9:54:11 GMT 2
C'est vrai que Daniel Rebour évoque le fait qu'ils ont été utilisés pendant l'occupation et quelques années après. Utilisés pendant et après. Mais avec quel volume ? Je crains que la fabrication de cadres de qualité ait mis beaucoup de temps à redécoller. Et donc l'utilisation de stock existant aurait pu être suffisante. Si c'est le cas, cela n'établit pas une survie de l'entreprise C'est vrai que Daniel Rebour évoque le fait qu'ils ont été utilisés pendant l'occupation et quelques années après. Reste à comprendre pourquoi une entreprise ayant des produits supérieurs à la moyenne (cf articles de 1938) a pu couler rapidement après guerre. [/quote] 2 faits très simples - La concurrence de firmes Britaniques, dont les capacités de production sont énormes et intactes (cf article de Romu sur Reynolds) - La pénurie de matière première Ton article mentionne aussi les tubes alu. Les performances devaient être très loin de celles des tubes acier. Mais la technique de fabrication est totalement différente. Du profilé alu ou dural, cela s'extrude. Il suffit de couper, comme les spaghetis. C'est un processus très simple
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Post by Romuald on May 15, 2014 10:48:04 GMT 2
En cas de crise, les petits trinquent : ainsi Robert Ducheron dut arrêter son activité d'artisan constructeur (vélo + cyclo) en 1956. Ainsi que l'indique le site qui lui est consacré, il devint alors salarié chez Vitus jusqu'en septembre 1970, date à laquelle l'usine fut rachetée et le personnel réduit. Par Vitus, il faut probablement lire les Ateliers de la Rive. Bon. Mais ça ne nous dit pas quand cessa l'activité du Petit Tube de Précision de Maisons-Alfort ... Exerçant en région Parisienne, il serait étonnant que Robert Ducheron soit "descendu" dans la Loire pour travailler chez Vitus, d'autant qu'en 1956 il s'agissait de Durifort uniquement, puis qu'il soit remonté à Paris à l'issue. Il me semble que son emploi devait se situer à Maisons-Alfort, dans l'usine Vitus originelle. Celle-ci a effectivement dû cesser son activité vers 70-71, période à laquelle la marque seule a dû être rachetée.
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Post by alain2908 on May 15, 2014 16:51:22 GMT 2
Il me semble que son emploi devait se situer à Maisons-Alfort, dans l'usine Vitus originelle. Celle-ci a effectivement dû cesser son activité vers 70-71, période à laquelle la marque seule a dû être rachetée. Dans ce cas, on doit trouver des vélos en Vitus tout au long des années 50 et 60. A part ça : Je pense qu'on doit pouvoir trouver des infos sur le "Petit tube de précision" aux greffes du registre du commerce de Paris. Hier j'ai appelé celui de Créteil mais leurs archives commencent bien plus tard, avant c'était Paris
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Post by Romuald on May 15, 2014 18:12:51 GMT 2
C'est là où l'investigation traditionnelle reprend le dessus car les sources numériques sont muettes. Sachant que la vie de Société du Petit Tube et celle de la marque Vitus peuvent ne pas correspondre exactement. Il a pu y avoir scission, division, revente ou fermetures de certaines branches, etc.
Ca semble être le cas pour les sociétés de Montbard-Aulnoye et d'Escaut et Meuse (Bessèges) où la division tubes pour cycles semble avoir cessé d'exister alors même que les applications pour canalisations de travaux publics continuaient.
Dans d'autres domaines et époque, c'est le cas des sociétés Dubois (raccords) et Rousson&Chamoux qui ont quitté le secteur cycles, mais qui existent toujours.
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Post by Romuald on May 15, 2014 22:28:00 GMT 2
Octobre 1950 Juin 1967 Deux réclames, deux époques. En 1950 le choix du tube Vitus est proposé. Plus en 1967 où seul le tube Reynolds subsiste.
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