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Post by Romuald on Jul 9, 2014 14:54:19 GMT 2
Et moi donc! Tu as croisé Rob apparemment, ton RH l'a marqué.
Mais ici on fait plutôt dans le furtif, à l'inverse des autres qui ont plus besoin d'être rassemblés en groupe pour exister.
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Post by briko-bike on Jul 9, 2014 15:29:43 GMT 2
no comment effectivement j'ai rencontré Rob qui est trés sympa d'ailleur tout comme d'autres d'ailleurs dont je ne conais pas la correspondance avec leurs pseudo
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Post by Romuald on Jul 10, 2014 14:23:41 GMT 2
Le temps de passer à la chambre retirer la clef et tenter de retrouver un aspect vaguement civilisé qu'il est temps d'aller se restaurer. Pendant un court instant nous avons évoqué la possibilité de changer de cantine mais, sans dument étudier la question auparavant, cela semble une entreprise bien risquée. Nous sommes en secteur touristique, ne l'oublions pas. Je ne donnerais pas l'adresse, car d'une part je préfère dîner au calme et d'autre part on m'a suggéré de causer pinard et on ne m'a pas dit d'inclure le restaurant. Gastronomique de surcroit, là où le viandard ne voit que des amuse-gueule dans l'assiette en se plaignant des tarifs astronomiques. Aller on ne se refuse rien, alors apéro constitué d'un Crémant de Loire plus ou moins additivé pour lui donner une touche amertumé/sucré, accompagné de ? à prendre sur un morceau de pain (je ne sais plus) mais qui pour la circonstance était bienvenu. Pendant ce temps, je remarque que la pluie a cessé. Le filet d'eau qui parcourait le caniveau l'autre côté de la rue a progressivement disparu. Il est temps à présent de choisir le vin qui accompagnera le repas. Si vous vous souvenez de la facilité avec laquelle j'ai fini par choisir un parcours de vélo, vous vous doutez bien que ça ne va pas être du gâteau. L'entrée est un peu poisson, mais la suite est plutôt viande pour tout arranger. La solution du vin au verre c'est une fausse bonne idée, c'est un coup à sortir bourré et puis de toutes façons hors de question pour moi de prendre du blanc. La solution rouge fruité avec le Champigny passe partout est séduisante mais trop commune. En fait, la région est historiquement réputée pour ses blancs, issus du cépage Chenin et non des rouges de cépage Breton. Si l'histoire vous intéresse, il y a un résumé ici que malheureusement nous ne pourrons pas développer, faute de support adéquat. C'est un forum de vélo, merde. www.vins-de-saumur.com/vin-saumur.php?id_page=2C'est bien dommage car c'est passionnant. Le meilleur ouvrage sur la question est celui de Roger Dion, Histoire de la vigne et du vin en France, des origines au XIXème siècle, résumé ici : www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113x_1960_num_35_3_2418Fin de la parenthèse. Après examen attentif, je déniche ce Chinon qui me semble pas mal sur la carte, millésime 2012. www.lamaisondesvinsduveron.com/f7,domaine-de-la-roche-honneur-stephane-mureau Il vient du Véron, plaine alluvionnaire nichée à la confluence de la Loire et de la Vienne qui donne généralement des rouges légers et élégants dits "graviers" alors que ceux des coteaux issus de terroirs argilo-calcaire dits "tuff" sont plus puissants et charpentés. En regardant la bouteille, je découvre avec plaisir la conversion biologique du viticulteur. Non pas qu'agriculture biologique équivaille forcément à bon vin, mais ça veut dire que l'artisan respecte son sol et ses plants et qu'il ne se situe plus dans une logique productiviste. Pour le moment je ne peux pas goûter car la fin de l'apéro est trop proche et sa persistance troublerait mes sens olfactifs et gustatifs. Mais quelques temps plus tard le moment est venu de se rincer la dalle, car il fait soif : c'est du bon, il fait ses 12,5°! Gault et Millau sont plus techniques dans la description : Bin voilà, c'est qu'est-ce que je voulais dire, farpaitement. Moi j'aurais dit "réglisse" mais entre zan et réglisse ça doit être comme entre Candes et Montsoreau...
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Post by manuche on Jul 10, 2014 15:00:24 GMT 2
Tu sembles avoir le vin heureux, cela te rend un peu philosophe et indulgent, la classe. J'espère qu'il était servi à la bonne température. Je suis sur que tu as pas abusé car il te reste des souvenirs.
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Post by Romuald on Jul 10, 2014 20:28:09 GMT 2
Telle est ma devise : Mais il faut en comprendre le sens. Ca ne veut pas dire qu'en laissant des ardoises dans tous les estaminets, tavernes, caves, auberges... on survivra, au moins dans la mémoire des cavistes, taverniers, aubergistes... L'un d'entre eux, au doux surnom de Gueule de Serpent, est d'ailleurs bien passé à la postérité : Il faut bien sûr comprendre la consommation à dose modérée est un apport de flavonoïdes. Par contre cet apport diminue avec l'âge de la bouteille, raisin pour laquelle je siphonne tout ce qui se présente sur mon passage. Je me repens ensuite en allant porter les boutanches vides au conteneur à pince.
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Post by Romuald on Jul 10, 2014 22:47:16 GMT 2
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Post by Romuald on Jul 15, 2014 14:32:47 GMT 2
On y est au dimanche matin et vu de la chambre à 7h30 ça ressemble à ça : Changement de stratégie, cette année il est prévu de partir devant. Pour ce faire, il faut donc se lever plus tôt et avoir prévu un réveil plutôt que se réveiller tous les quart d'heure pour vérifier l'heure. Tout se déroule suivant le programme, qui inclut également la séquence discussion avec nos hôtes. C'est un moment agréable, d'autant plus bienvenu qu'il semble suspendu dans le temps et qu'il offre un contraste saisissant avec la suite de la journée. C'est aussi le moment de déguster des confitures maison et de parfaire les stocks de glycogène pour les efforts à venir. Ca nous permet aussi d'avoir une appréciation locale sur le Saumurois qui tempère la vision lacunaire et superficielle du touriste de passage. Nous en venons à "vanter" les "mérites" comparatifs de nos édiles respectifs qui semblent tous avoir les mêmes aptitudes à dilapider le bien public pour réaliser leurs rêves chimériques. C'est là que l'on peut mesurer l'ampleur de la contestation face au notre de paquet cadeau pour les générations futures ravivé par l'ancien maire/ministre de chez nous, l'ayrault-port de Notre Dame des Landes. Le Saumurois aussi se lève contre ce projet pharaonique de l'ère du Concorde. Ah, chez nous on nous fait croire que l'opposition n'émane que d'une dizaine de zadistes qui occupent des fermes abandonnées. Et même mieux que ça, les différentes aberrations forment un front commun dans la lutte. Pendant que les partis traditionnels opèrent leurs gesticulations politiciennes derrière les rideaux, il se profile une convergence des mouvements citoyens pour s'opposer aux dérives actuelles, qu'elles se nomment ayrault-port, enfouissement des déchets nucléaire à la Bure ou ferme-usine des milles vaches dans la Somme et j'en passe. Et dire qu'après avoir refait le monde on doit paradoxalement aller conforter l'image du Conseil Général! lutteaeroportnddl.com burezoneblog.over-blog.com/www.reporterre.net/spip.php?article5203
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Post by Romuald on Jul 21, 2014 10:56:42 GMT 2
Cette année pas de gueule dans le cul, je n'arrive même pas à me perdre en route et je retrouve le bon chemin pour gagner le centre de Saumur sans faire de détours. On a même un peu de marge avant de rallier la grille de départ. Il est possible de bien placer les languettes de chaussure pour ne pas créer de gêne ultérieure et de serrer les colliers de la plaque de numéro sans la tremblotte qui trahit l'empressement : le luxe absolu! Mais avant de s'apprêter, surtout ne pas oublier de remplir le bidon. Ca peut être très utile, l'avenir nous le prouvera mais n'allons pas trop vite. Je me dirige ensuite vers le village qui a retrouvé l'emplacement des premières éditions face à l'Hôtel de ville. Plus je me rapproche et plus la concentration de vélos augmente, on sent bien la progression de la manifestation qui s'amplifie chaque année. Le sens de départ a changé par rapport aux autres fois, j'arrive à contre-sens. Il va falloir contourner le village par les rues extérieures pour se mettre dans la bonne direction et c'est déjà la cohue avant même de partir. Non sans mal j'arrive à me frayer un chemin pour me rapprocher le plus possible de la ligne de départ. C'est conforme aux préconisations des organisateurs qui demandent aux participants du 90 km de se porter à l'avant, ce n'est pas uniquement dû à un manque de savoir vivre de ma part. Pour la première fois depuis 2011 je suis à l'heure et aux avants postes, plus que 5 minutes avant le départ. Cette fois ce sont les Solex qui se frayent un chemin à travers la foule pour gagner la tête de cortège. Le côté protéiforme de la manifestation permet d'étendre la notion de vélo et de vintage pour incorporer du véhicule à assistance électrique qui serait parait-il relocalisé de Chine en France. Engin à moteur 400 W qui se nomme vélo? Quel entrainement faut-il à un(e) cycliste non-assisté(e) pour atteindre cette puissance? Bref... L'heure fatidique passe et nous sommes toujours immobiles, l'occasion pour le speaker de s'adonner à l'opération qui consiste à mettre des éléments mobiliers dans les espaces vacants. L'occasion également pour les photographes d'immortaliser cette foule dans l'attente d'un départ imminent sans cesse reporté pour des histoires de mise en place des véhicules anciens, ouverture des routes par la Gendarmerie... J'ai bien fait de faire le plein du bidon car je finis par avoir la gorge sèche en essayant de prendre mon mal en patience. Et puis ma frêle constitution ne supporte pas le sur-place. Mes muscles fins se tétanisent pendant que le manque de tissus adipeux fait se dresser les poils. Il faut que je parvienne à désenfourcher ma monture malgré la promiscuité et la souplesse de mon âge canonique afin de rompre le cycle infernal de la posture statique.
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filoo
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Post by filoo on Jul 22, 2014 11:59:09 GMT 2
Vu ! Aux premières loges, effectivement
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Post by Romuald on Jul 22, 2014 14:42:03 GMT 2
Pour meubler l'attente qui se prolonge, nous commençons ou pas à faire connaissances avec les voisins de circonstance. J'avais pris un peu d'aisance pas rapport à mes remuants et causants voisins en tandem quand on me fait remarquer le côté anatomique des cocottes de mes leviers de frein Mavic by Modolo. Je réponds que c'est normal car c'est ainsi qu'elles se nomment. Je fais remarquer que de son côté il a monté des cocottes Campa sur des leviers Shimano, mais que c'est logique car plus facile à trouver. Nous nous présentons mutuellement et je fais connaissance avec "Pierre" comme il dit avec un accent germanique. En fait Peter, qui arbore un physique robuste à la Rudi Altig, accompagné de son Koga Miyata sont en vacances dans la région et nous sommes sur le même parcours. Peu de temps après, il est déjà 10h30, l'annonce est faite que l'on va enfin partir. On laisse s'ébrouer les véhicules anciens et les fauves sont lâchés. Dès le début le ton est donné, ça passe à droite, à gauche voir même dans les ilots directionnels et autres aménagements et il faut aussi se méfier des revêtements dallés qui peuvent être encore humides et glissants. Comme d'habitude, tout le monde a des jambes de champion, pendant au moins un certain temps, tant qu'il y a du monde qui mate. Faut juste attendre que ça se tasse en roulant ni trop vite ni trop lentement. C'est bien fait, il y a une bosse là où il faut pour faire le tri. Et ça se barre à droite ou à gauche pour les ceusses qui n'ont pas anticipé ou les ceusses qui ont des jambes uniquement dans leur tête. J'ai bien anticipé, mais le maniement du dérailleur Mavic n'est pas habituel pour moi. Le peu que j'ai pratiqué, c'était avec une autre roue-libre en essayant le vélo avant de venir. L'étagement me semblait chelou, après vérification 53/44 devant et 12/18 derrière, c'était pas naturel pour moi, j'avais l'impression d'emmener gros. Donc j'ai échangé une roue-libre un peu plus pentue des fois que, mais sans rien essayer après. Et le montage de pignons peu espacés n'était peut-être pas seulement le fruit du hasard car ça fonctionnait bien mieux avant. Dans la bosse ça fait le bruit du truc pas bien réglé qui veut pas et plutôt que de risquer un problème, je me remets le pignon initial et orientant la manette pour ne plus entendre de castagnettes. Ce faisant je me colle à gauche où ça s'est dégagé et quelques coups de pédales énergiques permettent de me dégager de cet amas de cyclistes épars pour trouver un horizon dégagé. Peu de temps après c'est une descente assez marquée où l'on ne peut pas se lâcher car il y a un peu de monde, dont certains revenus de l'arrière tentent de ne pas perdre l'élan chèrement gagné jusqu'à ce qu'ils s’aperçoivent que leurs freins seront à la peine s'ils persistent. Le premier ravitaillement arrive à l'improviste juste après un virage en chicane, mais je ne vais pas m'arrêter alors que je viens à peine de démarrer. Ce sont maintenant les caves des vignerons de Saumur. En ce qui me concerne, ça fait quelques caves où je suis descendu ces 3 dernières éditions et j'en ai un peu marre, je rebrousse chemin avant d'effectuer la liaison en aérien. Je me retrouve probablement alors aux avant postes et ne vois plus personne ni devant, ni derrière jusqu'à ce qu'un petit groupe me rattrape. Ce peloton d'un dizaine de personnes est mené par mon copain de tout à l'heure, le fameux Peter au Koga. Je me fonds alors naturellement dans la masse bien au chaud. Aussi naturellement les relais s'enchainent sans un bruit comme une mécanique bien huilée pendant que le ruban de bitume défile. Ce groupe devient une machine à rouler, si bien que les individualités se fondent en une seule entité. Seules particularités dont je me souviens à présent, ce jeune avec la silhouette filiforme des cyclistes pro actuels pour qui ça n'allait pas encore assez vite et qui précédait le peloton en permanence d'une cinquantaine de mètres. Et cet autre en queue de peloton qui luttait avec acharnement pour ne pas se faire lâcher avec son vélo beige estampillé "Anjou Vintage". En ce qui me concerne, n'ayant pas d'attirance particulière pour respirer à pleins poumons les effluves mâles et appréciant peu d'ordinaire le troupeau, je me tiens à l'arrière et légèrement décalé pour carburer à l'air pur. De toutes façons, je n'ai pas les moyens de dépasser et si ça accélérait un peu, je lâcherais prise complètement car je ne serais plus en zone d'endurance. La petite troupe passe le Coudray-Macouard au pas de charge et le ravitaillement est ignoré comme le précédent. Je vous avais entretenu de l'importance de remplir le bidon pour lui permettre de retrouver sa fonction première en sus du rôle purement ornemental. C'est dans ces circonstances que l'on comprend son importance. Nous devons être dans les premiers car l'installation du stand bat encore son plein. Après la sortie du village de charme, je commence à gamberger car l'horizon uniquement composé de fond de cuissard commence à me gaver et à ce train à 14 heures nous serons rentrés. Au bout d'un moment je me laisse décrocher un peu pour me retrouver une cinquante de mètre à l'arrière. Je pensais que le peloton allait disparaitre mais pendant encore une longue période je vais suivre à distance avec le même écart jusqu'à ce que je m'arrête au ravitaillement de Louerre.
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Post by Romuald on Jul 28, 2014 12:22:45 GMT 2
Avant d'arriver à Louerre, nous sommes passés par Denezé-sous-Doué, célèbre non pas pour avoir donné une partie de son nom pour des nanards cinématographiques, mais pour sa cave sculptée. www.ot-saumur.fr/LA-CAVE-AUX-SCULPTURES_a811.htmlDepuis l'entrée sur le territoire de la commune, j'ai remarqué des panneaux portant une signalétique que je n'arrive pas à identifier jusqu'à ce qu'un "non aux éoliennes" éclaire d'avantage ma lanterne. Le mouvement de contestation est né du fait que la Région a initié un Schéma Régional Eolien qui planifie le développement éolien sur les communes des Pays de la Loire. Au total 1147 communes sur 1502 (3 sur 4) sont considérées comme étant réputées favorables à l’éolien, mais sans que les populations en aient été informées, ni consultées préalablement au niveau local. www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/le-schema-regional-eolien-a1943.htmlEn nov'langue un "SRE" ça donne ça : "Il identifie les zones du territoire des Pays de la Loire favorables au développement de l’énergie éolienne terrestre, dans une approche se voulant suffisamment ouverte pour favoriser l’accueil des nouvelles installations, mais également respectueuse des paysages et de la richesse du patrimoine, qu’il soit culturel ou naturel. Ce schéma fixe à 1750 MW l’objectif régional de puissance éolienne terrestre à l’horizon 2020, il vise près de 1000 MW supplémentaires d’ici cette date". Puis, en bas de page, le bilan de la "consultation". www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2012_12_28_Bilan_Consultation_complet_avec_cartes.pdf- Dénézé-sous-Doué : est défavorable au projet de SRE, signalant notamment qu'une partie de la population craint l'arrivée d'éoliennes pour cause de dépréciation des biens immobiliers et d'impacts au niveau du patrimoine. Et voici la réponse face à ce questionnement : "Le SRE n’exclut pas cette commune en partie située dans le zonage favorable, laissant l'éventuelle possibilité d'implanter des éoliennes sur cette commune et sur les communes limitrophes, même si les potentialités sont jugées limitées. La commune est intégrée au zonage favorable car elle présente des critères paysagers et écologiques qui sont cohérents avec le zonage favorable du schéma."Donc en gros quand tu n'es pas favorable et bien tu es favorable quand même car tu n'as pas de raisons de ne pas l'être! Arrivé au ravitaillement pour boire un verre d'eau, autrement qu'un liquide tiède sous pression avec un arrière goût de plastique alimentaire, je ne m'étonnes donc pas du fait que les personnes arborent un gilet marqué "non aux éoliennes". Les ravitaillements sont très différents suivant leur situation proche de Saumur et/ou qu'ils soient gérés ou pas par le Conseil Général. Quand ce n'est pas le cas, ils sont laissés comme une patate chaude aux communes qui ne sont pas forcément très motivées ni très organisées. Mais comme le gros de la troupe des randonneurs vinetaidge se concentre sur les parcours les plus courts, ça ne concerne qu'une frange très minoritaire de cycliste. Depuis que j'ai laissé le peloton, je prends le temps et donc je discute quelques instants avec une personne du ravitaillement au sujet des éoliennes. Nous somme bien d'accord sur le fait que la transition énergétique passera d'avantage par des économies au niveau des agglomérations plus que par des énergies "renouvelables" implantées en milieu rural et soumises aux caprices d'éole et supplées par du fossile quand ça ne veut pas. En plus, aller foutre des gros plots en béton dans un coin qui est truffé de cavités souterraines n'est pas forcément un idée grandiose même si par ailleurs les facteurs paysagers, culturels, touristiques... sont théoriquement favorables. www.parc-loire-anjou-touraine.fr/fr/telechargements/energies/eolienEt j'apprends également que les personnes se sont aussi déplacées à Nantes pour manifester contre l'ayrault-port de Notre Dame des Landes. A l'issue de cette discussion riche d'enseignements, je me remet en selle et effectue maintenant seul la suite du parcours. Peu avant Saulgé-l'Hôpital j'aperçois deux cyclistes qui me précèdent. A la faveur d'un faux-plat montant je les rejoints et les dépasse car l'un d'entre eux semble complètement cramé et monte quasi au ralenti. Ca semble être un groupe de circonstance car dès que je suis passé, le second s'est mis instantanément dans ma roue et je ne suis pas parvenu à le décrocher bien qu'ayant notablement augmenté la cadence. Nous sommes sous couvert des frondaisons dans cette partie arborées au faite du coteau, mais quelques gouttes de pluie avaient fait leur apparition à l'entrée du couvert. La pente s'inverse, la vitesse augmente mais également la pluie qui s'abat soudain avec violence. Mon poursuivant prends les commandes et se jette dans la descente avec fougue pendant que je me gare sur une entrée de champ pour enfiler le fameux coupe-vent qui avait déjà bien servi l'année passée. L'averse fut forte et intense mais brève, si bien que peu de temps après il fait de nouveau sec. A la sortie d'un virage, j'aperçois mon collègue d'il y a un instant qui marche à côté de son vélo en levant l'avant. Je m'arrête à sa hauteur pour lui demander s'il a besoin d'aide et il me montre son boyau d'époque qui a explosé sous la couture. Effectivement je ne peux lui être d'aucune aide car je n'ai pas de boyau de rechange. Je roule aussi par jeu avec des boyaux vintage, mais uniquement dans des secteurs où l'on a difficilement l'occasion de se retrouver seul au milieu de nulle part comme c'est le cas à ce moment. Par contre, ce garçon est né sous une bonne étoile car il y a juste à proximité une dame assise sur un pliant sous son parapluie qui sécurise la traversée de la D90 qui vient des Alleuds. Elle appelle de l'aide par téléphone et j'abandonne ici mon compère à son triste sort. Pour l'anecdote, c'est lui avec son maillot Motobécane qui était juste devant moi au départ. J'ai essayé vainement d'identifier son vélo qui visiblement semblait très digne d'intérêt.
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Post by Romuald on Jul 29, 2014 15:34:13 GMT 2
Traversée de la D90 et je reprends ma divagation solitaire. Il ne pleut plus, quelques rayons de soleil montrent même le bout de leur nez, si bien que je commence à avoir un peu chaud avec ma veste additionnelle. Je me mets en quête du lieu propice pour un nouvel arrêt afin de m'alléger à la fois d'un lest et du coupe-vent. Ce n'est pas encore tout à fait le moment car il y a quelques groupes de maisons mais bientôt apparait en contrebas un lavoir à proximité d'un ruisseau (de Marin). Je profite de l'occasion pour rentabiliser l'arrêt et pour immortaliser la monture du jour. Mercier en Columbus qui m'a donné toutes satisfaction jusqu'alors (il en sera de même jusqu'au retour). Bonne géométrie, bon comportement, qui associé aux boyaux permet d'effacer les imperfections, nombreuses sur les petites routes, dont le revêtement n'est pas forcément très roulant. Alors que je m’apprête à repartir, je vois passer deux cyclistes puis un troisième et enfin un quatrième. Je n'en pas pas vu autant depuis longtemps. Qui dit cours d'eau dit bas de pente, donc il faut monter juste au sortir de l'arrêt. Après un court moment je me rapproche du dernier cycliste qui est passé il y a peu et j'observe sa façon de rouler en zig zag. Hum, pas bon pour lui ça, on dirait bien qu'il est carbo. Etant maintenant à sa hauteur je lui lance "Alors Raymond, t'es cramé?". Il faut préciser qu'en plus d'un destrier rose, il arbore le fameux maillot Miko et de très jolies chaussettes roses. Il m'explique qu'il tente depuis un long moment de recoller le groupe un peu disloqué qui est passé tout à l'heure et que faire l'élastique l'a poussé dans ses derniers retranchements. Je me dis que ça ne serait pas super gentil de le laisser là tout seul dans cet état et je décide de le ramener jusqu'à Brissac où l'on doit déjeuner. Il me semble d'ailleurs que l'on ne doit plus en être loin, j'ouvre la route en essayant de le déventer en respectant au mieux sa cadence. Il m'est arrivé de nombreuses fois de rentrer à l'arrache quand j'avais en peu beaucoup présumé de mes forces ou de celle du vent et tout seul c'est assez pathétique. De plus, par moment le vent n'est pas des plus favorable, ce qui finit invariablement par user le peu de moral qui permet encore d'avancer. Bon an mal an, nous finissons par atteindre le lieu où a lieu le repas du midi. Il est aux environs de 13 h, nous sommes arrivés dans une cour gravillonnée et je vois sortir d'une camionnette le cycliste qui a explosé son boyau auparavant. Il n'est pas encore dépanné mais au moins il va pouvoir manger. Nous rangeons les vélos dans les supports qui les attendent juste à l'arrière d'un bâtiment et nous nous dirigeons vers l'autre côté pour déjeuner. A ce moment je croise mon pote Peter qui lui en a fini avec le repas. Nous nous souhaitons un bon retour et du courage pour la suite, mais ce qu'il reste à effectuer est une simple formalité vu que c'est dans le sens du retour. Nous déjeunons à couvert, sage précaution, la plupart des tables sont vides et nous n'avons que l'embarras du choix pour se placer. Le plateau repas est cette année en plastique non recyclable et le contenu est revenu à une note plus bidoche et charcuterie. Il faut quand même que je mange quelque chose et si je laisse le plus gras, j'ai la mauvaise idée d'absorber du sisson à l'ail. Pendant ce temps mon nouveau pote Tristan, c'est son prénom, va se resservir car il a vraiment besoin de reprendre des forces. Il y a pas mal de trucs à disposition en plus des plateaux, aptes à fournir des sucres rapides. Nous embarquons également la fin de la bouteille de flotte qui est à peine entamée pour remplir les bidons. Sur place il y avait du beau monde, ça m'a permis de mettre un visage sur le blaze d'un mec encore plus atteint que moi (ça me rassure). Ca me permet rétrospectivement aussi de me rendre compte que l'on devait bien voir le château de Brissac de là où nous étions, chose dont je ne m'étais pas rendu compte sur place. J'étais bien à l'eau claire, contrairement à ce que l'on pourrait croire.
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Post by Romuald on Jul 31, 2014 15:56:55 GMT 2
Pendant que nous quittons le lieu de restauration, l'équipe des papys flingueurs fait une apparition tonitruante, on ne peut pas ne pas les remarquer. Finallement ils roulent moins vite que ce que je pensais et ça ne devait pas être eux qui étaient passés 1h30 avant moi à Montreuil-Bellay l'année dernière. Mais quand ils sont là, l'avantage est de pouvoir se rincer l'oeil dans le parc, car côté vélos, ils font fort. Ca se démarque notablement du reste qui est majoritairement constitué de Mercier, il y en a partout. Heureusement que le mien ne porte pas de marquages. Donc du rital, du chrome, des vélos de l'équipe Gitane dont un ex Fignon, ça rehausse bien le niveau. Sinon il n'y aurait quasiment eu que ce Jacques Busset dans les vélos rares ou originaux. J'ai un doute sur un Gitane en 753 qui a bien les stickers qu'il faut pour différentier un vrai Système U d'un Team Replica. Par contre, s'il possède bien un nom côté gauche du tube supérieur, celui-ci n'est ni Simon, ni Mottet, ni Lavainne.... cyclopassion.blogspot.fr/2012/11/systeme-u-1986-1989-la-suite-de-renault.htmlEnfin bref, mon collègue de route attend car il veut regagner Paname pas top tard pour essayer d'éviter les embouteillages du dimanche soir. Quelle vie! Retour sans histoire et cette fois pas en mode "gazzz je vais tous les pourrir" mais plutôt version pipelette. Mais sans vraiment chômer non plus car il y avait un petit vent favorable qui permettait de ne pas trainer. C'est la partie la plus plaisante du parcours, même si des souvenirs de repas se signalaient de temps en temps... A un moment nous avons été dans le sillage d'un monsieur tout de noir vêtu de même que son vélo, à l'exception de sa casquette en velour, et qui, malgré un pignon unique, envoyait du bois dans les bosses. Ce qui fait que nous arrivons sans trop voir passer le temps au ravitaillement de Chênehutte qui est commun avec le parcours de 50 km. Personnellement, l'arrêt ne me semblait pas nécessaire mais mon collègue souhaitait se désaltérer. Nous nous engageons alors sur le parking et j'aperçois alors une personne en grande discussion tenant un beau vélo gris argenté. C'est ce cher Rob et son deuxième Routens, que j'ai croisé aux trois dernières éditions. Nous causons brièvement de la finition "façon Herse" de mes sorties de gaine de frein et il me demande si c'est un vélo de Team, pendant que je le questionne sur ses vacances. Il va, comme l'an passé, se faire un "Pâques en Provence" en descendant dans le Midi à l'issue de la manifestation. Un des seuls que je connaisse qui utilise sa randonneuse avec autre chose que du papier journal dans les sacoches. Nous reprenons la route pour rentrer au bercail. Sauf que cette fois nous ne sommes plus sur un itinéraire "Anjou Vintage" mais aussi sur celui de la fête du vélo. C'est en bord de Loire, plat de chez plat, le revêtement est du billard et la route devient fréquentée. Le peloton des papys flingueurs passe en trombe, c'est devenu pour eux une seconde nature d'être en paquet. On ne se défait pas des habitudes prises depuis l'école de cyclisme. Je me fait frôler une deuxième fois par le même trou duc en Vitus 979 à cintre façon porteur qu'à aller, une fois de trop pour que je retienne le côté accidentel de cette conduite de merde : le sonnard des villes qui se mue en sonnard des champs. Nous assistons aussi à une autre démonstration de connerie humaine lorsque qu'un type d'un quintal et demi se met à sprinter sans raison au milieu de la foule des promeneurs. Sur le coup je me mets dans sa roue pour le fumer car je pressens que même s'il chevauche un carbone dernier cri, il ne va pas tenir très longtemps. Puis je me ravise car je suis en mode relax et on ne peut pas prévoir sa réaction. J'attends le retour de mon acolyte et effectivement le gros type a rebroussé chemin et il progresse en sens inverse à présent en crachant ses poumons... C'est ensuite la traversée de Saint Hilaire Saint Florent avec son revêtement pourri et ses ralentisseurs, le passage sous le périph de Saumur et le retour en ville. Il est 15 h est des poussières, soit en gros la même heure que les précédentes éditions. Je suis un peu déçu, je pensais que nous serions rentrés plus tôt car malgré tout, nous n'avons pas flâné. Mais bon, j'avais fait abstraction de la demie heure d'attente au départ! Il est temps de prendre congé de mon coéquipier et d'aller vérifier le contenu de cette échoppe à l'enseigne "Main d'Or". La suite vous la connaissez, je l'ai déjà conté.
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Post by Romuald on Aug 2, 2014 12:56:49 GMT 2
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moana
Junior Member
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Post by moana on Aug 2, 2014 17:57:25 GMT 2
Merci pour ce partage passionnant et bien illustré.
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