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Post by filoo on Feb 15, 2019 18:13:43 GMT 2
Si tu ne m’avais pas poussé à vérifier, je ne serais jamais allé fouiller dans les compte-rendus de l’époque pour analyser les détails de cette fameuse performance. Voici donc le compte-rendu de l’étape: (source: Le Radical - 9 juillet 1906 - Gallica / BNF)E n résumé, pour ceux qui ne veulent pas perdre de temps à lire: . Étape (3ème): Nancy-Dijon - Départ donné à Minuit . Distance: 416 km . N°1: Pottier - 15h. 18m. 40s. . N°s 2/3/4 (ensemble): Passerieu / Cadolle / Petit-Breton - 16h. 10m. 33s. . Avance de Pottier à Belfort (mi-parcours + fin de "descente" depuis le Ballon): 5 m. sur 37 km, depuis le Ballon . Avance de Pottier à Dijon : 51m. 53s. sur 249 km, depuis le Ballon Donc, le Français contemporain (facilement content pour rien) abuse, dans la déformitude de l’exactitude, vachement moins que le Belge en 1953. Il a même plutôt tendance à minimiser l’exploit de Pottier à la fois sur les km parcourus en tête (210km) et l’avance sur le suivant (48min.). Alors qu’en 1923, un Français pourtant connu pour sa modestie et sa tête de fourche, en rajoutait déjà dans l’exagération : Il cite un parcours de 466 km (à moins que coquille ?), contre 416 en réalité (vérifié: validé par la presse de l'époque) (Source: « Mes Mémoires » par Eugène Christophe - ch. VIII - Le Miroir de Sports - 1er Février 1923 - Gallica / BNF)
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Post by Munny on Feb 15, 2019 19:31:15 GMT 2
Tout ceci pour noyer le pottier et éviter de monter à côté de la route ...
Ces exploits ne sont pas humains
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Post by filoo on Dec 4, 2019 2:40:12 GMT 2
Après l’hommage rendu à Pottier, demi-tour et Hopla Geiss ! C'est parti pour dévaler le versant alsacien par les lacs d’Alfeld et Sewen Comme il y a moins de lacets que dans la montée par Giro : Moins de ralentissements, donc moins d'arrêts propices à des pauses pour photographier De toute façon, j’ai les pieds et les mains gelés. Et plus beaucoup de batterie… Juste avant le lac d’Alfeld, ça ralentit un peu: Achhh que l’Alsace est belle ! Le lac d’Alfeld est plein comme une choucroute C’est un barrage dont le mur de retenue a dû être renforcé, quelques années seulement après sa construction, par un empierrement et un talus Les ingénieurs ont sans doute tardivement repris (et corrigé) leurs calculs … Mieux vaut tard que jamais ! À partir de Sewen, la vallée de la Doller, en Alsace, a le même profil que celle de la Savoureuse, dans le Territoire de Belfort: Des petits villages phagocytés par d’énormes ateliers et usines de l’époque des mines et des forges, puis de la métallurgie, puis de l’industrie textile... La douleur de la Doller ! Sauf qu’ici en Alsace, tout est toujours plus propret, plus coquet, plus fleuri, plus entretenu Et les alsaciens sont si sympathiques et accueillants … Tiens, Drrr' Hàns ìm Schnokeloooooch, à Masevaux : Il parait que la Doller est aussi réputée pour ses populations de castors Je n’en ai pas vu. Ils devaient encore hiberner (ça hiberne ?) Le retour par Rougemont-le-chateau ne m’a pas du tout marqué. Sauf le vent de face et le long faux-plat. Plus de pile. Plus de photos. Et une grosse envie de choucroute ! Prochainement, je vais vous la refaire (si-si), mais cette fois à l’envers (oui-oui, en accéléré): Ce sera le Giro du Ballon par Sewen Et tant qu’à faire (mais pas dans la foulée) je pousserai jusqu’à la Planche-des-Belles-Filles
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Post by filoo on Apr 22, 2020 1:56:11 GMT 2
La montée par Sewen m’a effectivement paru un peu plus dure. Je ne sais pas s’il y a plus de pente, mais comme il y a moins de lacets, on la sent davantage ! Dans la phase d’approche, ce que je n’avais pas perçu, dans le sens inverse, c’est la présence d’une piste cyclable sur plusieurs kms, entre Masevaux et Sewen Le temps est pourri, nuage très bas, je garde mes lanternes La piste, c'est l’ancienne voie de chemin de fer de la vallée de la Doller, manifestement. La même qui reliait les usines de la vallée de la Savoureuse, coté Giromagny, mais qui n’est pas devenue une piste cyclable … Bienvenue en Alsace ! Dans la montée, je profite d’un lacet pour une pause pipi près de l’abreuvoir Est-ce normal que tout soit plus joli du coté alsacien ? Je suis seul au milieu des sapins. Nuage bas et pluie fine (on est en octobre 2019) Et comme je suis mouillé jusqu’au slip et que ça monte raide, je n’ai pas envie de m’arrêter tous les 100m pour photographier dame nature... Sauf à l’approche du sommet, juste avant les pistes de ski (la « Gentiane » précisément), où je croise un herbivore qui roule à gauche et qui m’offre l’occasion de tailler une bavette ! On échange 2-3 banalités, puis je le talonne encore sur quelques dizaines de mètres, pour m’assurer que tout va bien et qu’il connait son chemin Arrivé au col, je ne manque pas d’aller saluer mon pote Pottier. Prochaine étape: La Planche des Belles Filles !
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Post by filoo on Jun 5, 2020 23:55:34 GMT 2
Nous y voilà: Le point de départ de la Planche des Belles Filles, c’est Plancher-les-Mines. C’est pas bien loin de Giro, il suffit de pédaler vers l’Ouest et de s’enfoncer dans la vallée austère du Rahin. On s’éloigne encore un peu plus de l’Alsace « civilisée » et les commerces locaux sont désespérement fermés Malgré tout, dans cette ambiance délétère post-industrielle, on détecte encore quelques coquetteries architecturales Le pignon matelassé d'ardoises est un grand classique et s'accorde parfaitement avec le bleu des Vosges ! On sent bien que le passage récent du Tour de France a ravivé certaines ambitions commerciales ... Mais l’envers du décor est resté majoritairement en friche ou torrentiellement sauvage Pas besoin de chercher le profil de l’étape sur son GPS, il est affiché en grand sur le portail de la Mairie ! (précision: le centre du village est à 483m d'altitude) Puisque je suis sur place et pas encore en danseuse, je vous glisse aussi le plan du métro
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Post by Munny on Jun 6, 2020 11:42:29 GMT 2
Le pignon matelassé d'ardoises est un grand classique et s'accorde parfaitement avec le bleu des Vosges ! Matelassé d'ardoises ? Cela me semble être du bardage en éternit. Les plaques en asbeste ciment responsables de tellement de cancer. Est-ce que je me trompe?
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Post by filoo on Jun 6, 2020 18:37:37 GMT 2
Hier soir, je me suis dit que ça passerait... Ben non, on ne peut même plus raconter de conneries ! Ce sont bien des "ardoises" en amiante-ciment. Tout comme les polaires actuelles sont en "laine" et l’huile de "pieds-de boeufs" en Tournesol ! J’ai un peu noirci le tableau, tout de même. Heureusement qu'il n'y pas que la tradition et la nostalgie qui s’expriment dans le village … Et dès qu’on aborde la route de la Planche des Belles Filles, c’est la ferveur populaire pour Thibeau Pinaut Thibot Pinneau Thibaud Pinaud... bref, pour T. Pinot, qui s’exprime !
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Post by seramik on Jun 7, 2020 18:51:25 GMT 2
Dans la phase d’approche, ce que je n’avais pas perçu, dans le sens inverse, c’est la présence d’une piste cyclable sur plusieurs kms, entre Masevaux et Sewen La piste, c'est l’ancienne voie de chemin de fer de la vallée de la Doller, manifestement. La piste cyclable parcourt toute la vallée jusqu'à se jeter dans la plaine d'Alsace par le Sundgau. Elle remplace globalement la vieille ligne ferroviaire, dont une portion sur le bas a été transformée en train touristique. A noter que pendant la première guerre mondiale, cette ligne fut coupée du reste du réseau par le front militaire, isolant ainsi le matériel ferroviaire sur place.
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Post by filoo on Jun 12, 2020 2:41:04 GMT 2
Merci pour la précision ! Je ne suis pas retourné depuis fort longtemps dans le Sundgau. Quand j'en aurai fini avec les sommets des Vosges (il me reste encore quelques Ballons ...), j'irai volontiers explorer par là-bas. Je te savais Nantais, Montreuillois... également Alsacien ?
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Post by filoo on Jul 7, 2020 23:33:00 GMT 2
Nous sommes donc au pied du mur, de la Planche des Belles Filles C’est une montée plutôt courte, avec très peu de lacets, mais qui demande un effort constant du début à la fin (surtout à la fin) et qui impressionne fortement par son décor de forêt perdue et austère (surtout au début). De part et d’autre de la route, il y a une épaisse moquette de chlorophyle, de mousses, de fougères et de lichens. Des panneaux indicateurs jalonnent la pente par tronçons, tout le long du parcours Le 1er kilomètre est une rampe d'échauffement qui devrait être aussi de lancement... Mais curieusement, il y a comme du flottement dans les rotules ! Par-devant, ben oui ça monte… Et par derrière, ah c'est rassurant, on est monté tout de même... Un lacet, un élargissement, un aménagement routier flambant neuf pour le passage du TdF. Pour toi Thibaut elle est…
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Post by filoo on Jul 8, 2020 15:49:30 GMT 2
Je profite de cette pause pour avouer mes faiblesses, car je ne suis pas allé au bout du bout de cette Planche, malgré la promesse des Belles Filles ! Je me suis arrêté au 1/3 environ de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la "Super Planche", c’est-à-dire le final prolongé d’1 km en 2018, portant l’arrivée au sommet de 1035m (arrivée "Simple planche") jusqu’à 1140m d’altitude. À l’origine, l’arrivée historique s’effectuait sur le parking de la station à 996m d’altitude. Puis, suite à des travaux en 2012, l’arrivée de la Planche dite «simple» s’effectuait sur un replat juste au-dessus, à 1035m, après un dernier lacet et un "petit" mur à 20%. Carte topographique de l’ascension de la Planche des Belles Filles, en rouge l'itinéraire classique, en jaune, « la Super Planche » / D’après Wikipedia (Cartographie: A. BourgeoisP - Travail personnel, CC BY-SA 4.0, commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=90190784)NB: J’ai rajouté sur la carte les infos en VIOLET À partir de là, le revêtement routier en bitume s’arrête et il faut continuer sur un chemin blanc en grave ou gravillons pour grimper jusqu’à l’arrivée de la « Super Planche » à 1140m. J’ai roulé jusqu’au début de cette grimpette finale, mais sachant que celle-ci accuse 24% sur les 200 derniers mètres, qu’en cette journée d’octobre 2019 la grave gorgée d’eau glissait comme du caviar, que mes pneus accrochaient modérément et ne me supportaient plus en danseuse, j’ai préféré m’abstenir… Mais pas de panique, pour me faire pardonner, grâce à Florian Bailly sur YouTube, je vous emmène tout de même au sommet ! (la vidéo démarre juste en dessous du PK de la station - ancienne arrivée historique - ) Et merde... Où elles sont les filles ?
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Post by filoo on Jul 9, 2020 22:29:38 GMT 2
Pas de photos durant l'ascension, ça casse le rythme... Et puis honnêtement, il n’y a rien à voir: Le corridor de sapins est bouché par un épais nuage de brumes Il n’y qu’en haut que ça se lève un peu, là où la pente s’adoucit, à l’approche des pistes de ski Au niveau du parking de la station (ex-arrivée historique) Un bâtiment moderne avec la légende des Belles Filles en affiche sanguinolente sur la façade Derrière ce bâtiment, le dernier lacet, et là commence le passage difficile de la Planche ! Pour moi, l’ascension s’arrête là ... Au moment où le chemin blanc s’enfonce dans la forêt et s’accentue encore plus pour atteindre le sommet des pistes Derrière moi, la vue sur le bâtiment moderne du Parking, dans le nuage… Et 3 secondes plus tard, sans le nuage… J’y reviendrai... Par temps sec !
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